En ce mardi 31 mars ensoleillé M. Jean pierre Laborde président de la belle université Biélorussie de Bordeaux IV ne jure que par une phrase "je démissionne".
Prononcée hier à maintes reprises devant les représentants des organisations étudiantes cet éclair de lucidité ne fut pourtant pas suivi d'acte. Retour sur une présidence d'exception (qui vue l'abondance des événements sera traitée en plusieurs épisodes).
Chapitre I: Jean pierre Laborde président adoubé
Arrivé en janvier 2006 à la présidence de l'université Montesquieu Bordeaux IV pour succéder au très autoritaire Gérard Hirigoyen, Jean-Pierre Laborde fut choisi par ses pairs pour remplir une mission complexe et précise dont il se montrera sans cesse à la hauteur non sans un certain brio: ne rien faire. Brillant professeur de droit social, il n'est alors connu que pour son bref passage en tant que président de l'Unef, dans sa jeunesse, dont il a gardé sa sensibilité de gauche.
Témoignant de capacités étonnantes dans le laisser faire, flirtant, certaines fois, avec le clientèlisme (sisi regardez le budget voyage de notre chère université, plus présente à l'international que pour fournir à ses étudiants des bâtiments dignes qui diffèrent des préfabriqués pourris).
Mais attelons nous à l'ouvrage car le temps presse et les éléments sont nombreux. Les principaux faits d'armes de notre bien aimé président débutent lors de la première contestation de la Loi LRU. (Nous nous abstiendrons de parler du CPE, jugeant qu'au final il fut bien géré).
Petite remise en situation: La LRU suivant de peu la contestation du CPE. Bordeaux IV est alors considérée comme une fac de droite, et pour cause une simple fermeture administrative à été difficilement obtenue au plus fort de la contestation du projet Villepin.
Jean-Pierre Laborde ne prête guère attention au mouvement LRU persuadé qu'il subira le même sort que son prédécesseur comptant notamment sur la composition sociologique de ses étudiants (bah oui ils sont tous de droite c'est bien connu...).
C'est mal connaitre son Université, en un an le mouvement étudiant à Bordeaux IV s'est énormément structuré.
Tracts, affiches et AG aidant, les belligérants obtiennent l'amphi Aula Magna pour tenir leurs meetings. Jean Pierre Laborde a accepté de leur donner, convaincu que les étudiants renverraient le comité de mobilisation dans les limbes de l'université.
A la surprise générale de l'équipe présidentielle, la fermeture administrative est alors votée. Le soir même, voulant discuter avec le comité de mobilisation, il s'enfuit, de peur de se faire séquestrer. Par souci de sécurité officiellement et par peur officieusement il fermera l'université le lendemain. Il s'agit ici du premier délit de fuite d'une longue série.
Par la suite , le mouvement se développe, mais au moment ou il commence à perdre de l'ampleur une petite AG décide du blocage de l'université, immédiatement mis a exécution par une poignée d'étudiants.
Après-midi faste en slogans et quolibets en tous genres. Bordeaux IV n'aime pas que l'on joue avec la démocratie.
Gardant toujours la trouille qui le caractérise M.Laborde réunit son équipe dans son bunker présidentiel. (autrement dit au premier étage)
Ne sachant que faire Mme Barbotin, secrétaire générale, lui fait appeler les CRS dans un moment d'extrême tension. Il est alors totalement perdu. Fait à souligner, une administrative vient de prendre une des décisions les plus importantes, prérogative appartenant exclusivement au président d'université (seul ce dernier peut faire intervenir les forces de l'ordre sur le campus, sanctuaire dont se souviennent les 68ards) alors qu'en temps normal elle ne possède aucun pouvoir de direction.
Au final, une évacuation tardive et sans heurt de la fac aura lieu le soir même sur l'air du chiffon rouge. Jean Pierre s'endormira en sueur dans son petit lit douillet. Ce soir là les CRS n'auront tué personne...
Après avoir fait part près de 300 fois de son intention de démissionner, il se laisse convaincre par son VP Etudiant Aziel Goulandris de la nécessité d'organiser un suffrage à bulletin secret sur la question du blocage.
Franc succès dû en grande partie à son Vpe (et un peu à la Cé) le blocage est repoussé par plus de 2041 votants (sur 3148 suffrages exprimés).
Sa présidence est, une première fois, sauvée des eaux.
Prochain épisode: Jean pierre Laborde comme recours
C'est remarquable.Vous êtes bien informé et vous avez une belle plume.
J'attends la suite !
domage qu'il n'y ait pas de suite...http://ssss.centerblog.net
LA SUITE LASUITE LA SUITE!!!